Le code de l’éducation stipule que la continence n’est pas un acquis préalable à l’entrée à la maternelle…même à la sieste! L’enfant sera donc admis à l’école. Le refus d’accueillir un enfant en raison d’un défaut de propreté est de ce fait discriminatoire et illégal.
A l’école, nous privilégions le terme continence à celui de propreté. En effet, la continence relève du contrôle des sphincters alors que la propreté relève de l’absence de salissure, incluant tâches, poussières et mauvaises odeurs.
Il y a une représentation à déconstruire : la continence n’est pas un apprentissage mais une double maturation :
- Une maturation motrice qui est atteinte lorsque certains indicateurs sont observés comme par exemple : l’enfant sait monter et descendre les escaliers en alternance sans se tenir ou encore que l’enfant est capable de s’asseoir et de se relever tout seul.
- Une maturation psychique qui se traduit quand l’enfant, par exemple, imite une personne qui s’assoit sur les toilettes ou quand l’enfant veut enlever sa couche. L’enfant a compris, il est motivé, il se fait comprendre par un langage verbal ou non verbal. L’adulte doit l’encourager.
Un enfant peut être accepté à l’école avec une couche. Les ATSEM ont pour mission l’assistance au personnel enseignant pour l’accueil et l’hygiène des enfants. Elles peuvent donc changer les couches. Il est important de réfléchir aux modalités d’accueil des enfants dont la continence est en cours de maturation afin d’adopter une cohérence éducative, par exemple : le port de couche-culotte et le change debout. Ces modalités d’accueil sont définies au sein de l’équipe pédagogique.
La co-éducation entre l’école et la famille est indispensable. Le suivi des étapes de maturation doit donc se faire de manière régulière entre l’école et la maison en relevant les indicateurs qui manifestent que l’enfant tend vers la continence. Concernant les vêtements, nous recommandons aux familles de mettre des vêtements pratiques aux enfants et de prévoir plusieurs changes.
Il faut aussi réfléchir aussi à la journée de l’enfant dans sa globalité avec les temps périscolaires.
Comment organiser le passage aux toilettes à l’école maternelle ?
Pour les élèves de Petite section, des créneaux de passage aux toilettes peuvent être prévus de manière collective. C’est une première étape pour développer l’autonomie. Progressivement, on proposera des passages individuels en fonction des besoins des élèves. On peut aussi proposer aux familles de faire passer leur enfant aux toilettes avant l’arrivée en classe. L’organisation du passage aux toilettes est décidée en équipe pédagogique qui prend en compte les contraintes matérielles et humaines.
L’espace toilettes peut être investi comme un objet d’apprentissage avec l’idée de réfléchir aux affichages notamment avec des pictogrammes pour les étapes du lavage des mains ou encore la possibilité de visualiser l’espace pour attendre en rang. Des activités de repli peuvent être proposées pour les enfants qui ont fini avant le reste du groupe. Par exemple, une caisse de jeux ou de livres sur la continence peut être installée près des toilettes. Dans tous les cas, ce lieu doit être présenté aux familles pendant la visite de l’école lors de l’admission pour expliciter ce passage aux toilettes.